26
Juil
2018

Bilan fin de saison 2018

Yves et Chantal, vos apiculteurs du Rucher de Sennecey, en Bourgogne Franche Comté, vous dresse le bilan de cette saison 2018…


« C’est la première fois que deux années consécutives sont favorables pour l’apiculture en Bourgogne du Sud. Cela nous avait beaucoup manqué ces dernières années…
Ce n’est pas que les perturbations climatiques soient moindres. Il y a eu notamment, cet hiver, de très fortes crues en vallée de Saône ; mais cela n’a pas impacté notre activité.
Le début de printemps a été encore un peu hésitant, mais la suite s’est très bien déroulée, avec de belles périodes d’ensoleillement et des pluies régulières, maintenant une très belle végétation, jusqu’en été.

Notre activité pédagogique se renforce avec la publication, au printemps prochain d’un guide, sur « La conduite de ruches Warré » aux éditions Terre Vivantes, dans la collection Facile et Bio.
Il s’agira d’un livre pratique, généreusement et très élégamment illustré par les photographies d’Aurélie Jeannette, qui a fait un reportage en plusieurs étapes au cours de la saison.
En essayant de donner envie de mieux connaitre et d’élever des abeilles, sans en masquer, ni la richesse, ni peut-être les difficultés (!); et en présentant des solutions techniques simples, je raconte une histoire moderne de l’apiculture, à laquelle tout(e) amoureux(se) de la nature pourrait avoir envie de participer!
Parce qu’il y a des problèmes écologiques sévères (baisse en diversité des floraisons, pression des parasites exotiques; varroa, frelon…, intoxication par les pesticides), il y a des difficultés à élever des abeilles et par la suite à avoir un niveau d’activité économique suffisant; les impératifs économiques créant une pression supplémentaire.
Pour rompre ce cercle dépriment, il faut pourvoir consacrer de la disponibilité d’esprit et des moyens pour envisager de bonnes issues.
Celles-ci reposent dans le fait d’installer des ruches seulement dans les environnements les moins perturbés et de conduire avec lucidité les colonies. Il n’est pas raisonnable de demander aux colonies d’abeilles de produire au-delà de ce qui est écologiquement soutenables, de priver les abeilles de leur propre alimentation en miel et de les déranger en permanence.

Le miel, comme toute l’alimentation devrait être de la meilleure qualité et vendu avec un bon rapport qualité-prix. La baisse des prix induit une chute de qualité dont nous payons en réalité, le prix, mais en différé, avec les désordres écologiques et sanitaires, dont personne ne s’aventure à chiffrer l’addition mirobolante. (Pour exemple, le coût de la dépollution de l’eau dépasserait le montant du budget de l’État…)
L’externalisation des contraintes écologiques et sociales, qui est la grande tentation, que l’on voudrait même présenter comme une vertu économique, est sans devenir. Nous sommes et vous êtes de elles et ceux qui ont le courage d’envisager les choses autrement, en revendiquant et soutenant une démarche solidaire, décroissante et durable. »

Yves et Chantal

09
Jan
2017

Bilan apicole 2016

Voici quelques nouvelles de vos apiculteurs vendéens Claude et Pascale qui vous dressent le bilan régional et national de cette saison 2016 qui s’achève… Au niveau national…

 » L’hiver 2015/2016 a été particulièrement doux, suivi d’un printemps très pluvieux puis un été très sec et chaud. Ajoutons à cela une pression de plus en plus forte des pesticides, avec des frelons asiatiques en recrudescence à l’automne, et nous nous retrouvons dans une situation désastreuse.
La récolte de miel la plus faible au niveau national jamais enregistrée. A peine 9000 tonnes de miel récoltées en France en 2016 alors que les français en consomment plus de 40 000 tonnes chaque année.
7 français sur 10 consomment du miel !
Alors attention aux contrefaçons de plus en plus présentes sur le marché national. Vérifiez toujours l’origine des produits que vous consommez. Plus de 10% du miel consommé en France serait du « faux miel » (ajout d’eau, de sirop, de sucre ou encore d’autres ingrédients…).

Nous espérons une meilleure année apicole en 2017. Après avoir vécu coup sur coup deux années noires, il devient particulièrement difficile d’accomplir notre métier au quotidien…
Nous vous remercions d’autant plus pour vos parrainages et vos nombreux soutiens dans ces moments difficiles que nous traversons. « 

Au niveau régional…

 » En cette période hivernale nous commençons à préparer notre prochaine saison.
Au programme : réparer les ruches, cirer les cadres, nettoyer les hausses et trappes à pollen etc…
C’est aussi le temps de la réflexion sur les projets à venir :
Faire du miel avec de nouveaux ruchers, récolter du pollen, élever des reines… Il va falloir réfléchir aux priorités de cette nouvelle saison apicole.
Dès que nous aurons un créneau météo favorable, nous irons vérifier l’état des provisions des abeilles. Une colonie d’abeilles consomme 1 à 2 kilos de miel par mois pendant l’hiver. Il ne faut pas qu’elle manque de nourriture, avant l’arrivée des beaux jours.
C’est aussi la période des réunions, bientôt nous allons avoir l’Assemblée Générale de notre Syndicat (en Vendée), moment important de rencontre et d’échanges entre apiculteurs.
Certes on ne peut pas agir sur le climat, espérons juste que l’année 2017 soit plus clémente pour nos abeilles.

Vous souhaitant une heureuse année 2017 !

Pascale et Claude »

Ecrit par Un toit pour les abeilles dans : Actualités apicole,Actus des ruchers parrainés | Tags : Commenter cet article
05
Sep
2016

Saison apicole 2016 : Une Annus Horribilis

Comme vous le savez, après une année de répit en 2015, la saison 2016 s’oriente  vers une année noire… La pire pour un grand nombre d’apiculteurs dont ceux que vous soutenez au travers d’Un toit pour les abeilles.

Certains sont déjà en train d’engager des démarches pour déclarer la calamité apicole… Bref une annus horribilis pour les apiculteurs.

Les abeilles n’ont pas suffisamment récolté  et ont dû puiser sur leurs réserves. Les essaims se portent mal… En France, un apiculteur qui ne renouvelle pas ses colonies est voué à cesser son activité en quelques années à peine. Chaque année 30% des colonies disparaissent du fait de l’addition de nombreux facteurs (pesticides, infections parasitaires, prédateurs comme le frelon asiatique et dérèglement climatique ayant un impact direct sur les conditions météos…)! Cette année ce taux devrait être porté à 50%, peut-être davantage encore.

Nous vous partageons ci-dessous quelques bilans dressés par nos apiculteurs en cette fin de saison apicole 2016…

Sarah Holtzmann – Le Rucher la Reine des Vosges (Moussey – 88) :

Sarah » Chers parrains, Le soleil est bien là, enfin…
Il y a quelques semaines encore je me plaignais des conditions météos déplorables qui empêchaient nos abeilles de quitter la ruche. Trop de pluie !
A présent que le soleil est là, il fait beaucoup trop chaud… On est passé de la pluie à un état de quasi canicule.
Les abeilles ventilent et vont à l’eau mais il n’y a pas suffisamment de nectar pour produire du miel. L’extracteur de la Miellerie n’a pas encore tourné.
Les champs s’assèchent trop vite. Il reste encore un peu de reine des près, balsamine et ronces mais les floraisons sont timides et surtout éphémères.
Je crois que de mémoire d’apiculteur je n’ai jamais vécu une si piètre année.
Pire encore que 2014 avec ses 10 000 tonnes de miel récolté au niveau national contre 17 000 en moyenne. Le Syndicat apicole des Vosges a d’ores et déjà demandé la reconnaissance du statut de « calamité apicole » auprès de l’État.
Malgré ce tableau un peu noir, je reste optimiste. Les abeilles ont tenu le coup et ont repris des forces.  » le 28/07/16

Chantal JACQUOT et Yves ROBERT – Le Rucher de Sennecey (Sennecey le Grand – 71) :

chantal et yves » Chers parrains, voici quelques lignes pour vous présenter le bilan apicole de cette saison 2016…

La météo printanière, extrêmement maussade, a amplifié l’essaimage, et lessivé toutes les fleurs de fin de printemps dont l’acacia. La fécondation des jeunes reines a été aussi perturbée par ce très mauvais temps. Or une colonie ou un essaim sans reine bien fécondée est condamnée. Le taux de réussite des essaims s’en est ressenti ainsi que les pertes par défaut de remplacement de la reine.

Il y a eu un laps de temps encore jamais enregistré entre la fin des floraisons printanières précoces et les floraisons d’été ; ce qui a entrainé la réduction de population dans les colonies. Celles-ci sont arrivées en été avec des effectifs trop restreints pour la production de miel à récolter par l’apiculteur. Notre volume de récolte par ruche est le tiers de celui de l’an dernier. Notre cheptel est en diminution.

Les effets sur l’environnement des activités humaines ont atteint une capacité de perturbation impressionnante. Nous avons beaucoup de travail pour convaincre de rétablir un équilibre naturel aujourd’hui rompu par une emprise écologique non maitrisée. «  le 5/09/16

David et Karine DEVERGNE – Le Rucher du Lac de Ribou (Cholet – 49) :

David » La saison va bientôt s’achever. Le Châtaignier est passé et n’a pas énormément miellé cette année. De même nous arrivons au terme des floraisons de ronces, qui sont en fleurs en ce moment. Je ne crois pas que le tournesol nous apportera beaucoup de miellée supplémentaire. Non pas que je sois pessimiste mais l’an dernier, le tournesol n’avait pas beaucoup miellé.
Je n’ai pas encore terminé toutes les récoltes mais je peux vous l’annoncer par avance, cette année aura été pour moi la pire saison apicole depuis 5 ans.
Un seul facteur aura déséquilibré l’ensemble de mes colonies : la météo.
Trop de pluie, pas assez de soleil… les abeilles sont restées enfermées dans les ruches. Les reines ont été mal fécondées ou trop tardivement. Les colonies ont dû puiser dans les réserves.  »  le 15/07/16

Voici quelques exemples de bilans apicoles qui reflètent la tendance générale de cette année apicole au niveau national. Tous les apiculteurs ont été touchés et vont devoir essayer de rebondir face à une nouvelle année noire, après 2014.

Plus que jamais nous avons besoin de vous !

Un toit pour les abeilles permet de reconstituer et développer les cheptels des apiculteurs. Aujourd’hui Un toit pour les abeilles ce sont plus de 2200 ruches installées sur les ruchers de nos 40 apiculteurs partout en France ou sur les sites des entreprises. Nous comptons plus de 15000 parrains particuliers et près de 750 entreprises marraines engagées à nos côtés.

Un toit pour les abeilles permet concrètement, grâce au soutien de ses parrains de financer une partie de l’outil de travail de l’apiculteur, sa ruche, et d’acheter le miel récolté à un prix moyen permettant à l’apiculteur de vivre décemment de son métier ancestral et artisanal. Le parrain reçoit en contrepartie de son engagement des nouvelles régulières ainsi que les photos de sa ruche. Il peut en outre venir rencontrer son apiculteur lors des journées portes ouvertes que nous organisons chaque année. Ces immersions au rucher sont le trait d’union qui existe entre le parrain, l’apiculteur et les abeilles. Elles concrétisent l’engagement des parrains.

Les parrains reçoivent enfin en remerciement de leur soutien des pots de miel personnalisés (avec le nom du parrain ou le logo de l’entreprise par exemple).

Encore merci à toutes celles et ceux qui soutiennent activement l’action d’Un toit pour les abeilles au travers du parrainage…

Et la bienvenue à toutes celles et ceux qui souhaitent nous rejoindre…

UnToitPourLesAbeilles.fr : parrainez une ruche pour sauver les abeilles !

11
Avr
2016

Bilan apicole National et Régional

Vos apiculteurs Vendéens, Claude POIROT et Pascale LEROY-AILLERIE, vous ont dressé un bilan national et régional de l’activité apicole en 2015, que nous vous partageons ci-dessous :

Au niveau National …

La saison redémarre pour de nouvelles aventures en 2016 !
Après un hiver d’une douceur exceptionnelle, nous avons eu un mois de mars des plus difficiles pour les abeilles, avec des vents tournés au Nord Est, ce qui n’a pas facilité le développement des colonies.
Grâce à cette douceur, les mortalités hivernales sont de l’ordre de 5 à 10%, avec sur certains secteurs de grandes disparités. Ainsi lorsque nous aurons fait le cumul sur l’année, nous serons toujours et malheureusement dans la moyenne nationale des 30% de pertes sur les cheptels. Ce sont 300 000 colonies d’abeilles décimées partout en France et qu’il nous faudra reconstituer. Qui peut accepter de travailler dur en sachant déjà à l’avance, qu’au terme de l’année il aura perdu 30% de son cheptel… C’est décourageant pour nous. On essaie de limiter la casse tout en sachant qu’autour de nous rien est fait pour nous aider ! Pesticides, dérèglements climatiques, parasites, prédateurs etc… sont autant de facteurs qui participent à la disparition des abeilles.

Nous pouvons toutefois saluer le courage de nos députés qui ont su une nouvelle fois voter en faveur de l’interdiction des pesticides de la famille des néonicotinoïdes. On peut bien entendu regretter la date de mise en application reportée à septembre 2018, mais on se doit d’apprécier cet acte concret en faveur de la protection des abeilles… Depuis le temps qu’on l’attendait !

Ces produits (pesticides néonicotinoïdes), si on les compare au DDT (qui a été interdit), sont 10 000 fois plus toxiques et peuvent persister pour certains jusqu’à 30 ans dans les sols. Il n’y a vraiment plus de temps à perdre et plus tôt ces molécules disparaîtront, plus vite les abeilles pourront recommencer à « respirer un peu ».

Pour l’instant, rien a changé, et avec les premières journées de soleil, les tracteurs équipés de pulvérisateurs réapparaissent. Pas un jour sans rencontrer un à plusieurs pulvérisateurs, fongicides, insecticides, herbicides…..

Quelle chance de survie pour nos abeilles ?… Et pour nous ? Qu’en est-il ? Les années se suivent et se ressemblent.

Déjà au printemps 2015, nous vous alertions sur notre page Facebook « Zapis contre Pestis » sur les épandages intempestifs de produis toxiques pour les abeilles, et pour nous consommateurs !

Au niveau de la Région…

C’est le début de printemps. Les abeilles ont plutôt bien passé l’hiver ; Un hiver doux et humide.

Peu de colonies sont mortes. Nous voilà rassurés ! Quand en effet nous descendions à pied, cet hiver, jusqu’au rucher de la Cabane, nous avions toujours une sourde inquiétude dans le silence du rucher, devant les boites muettes.

Que se passe t il à l’intérieur ? Une souris est-elle entrée ? a-t-elle fait son nid douillet de feuilles mortes dans le centre de deux ou trois cadres ? a-t-elle mangé tout le miel et le pollen ?

Dans le cœur de l’hiver, lorsqu’elles sont toutes agglutinées en grappe pour se tenir au chaud, les abeilles ne peuvent lutter contre cet envahisseur…
Alors, lorsque le soleil et un peu de chaleur sont enfin revenus, nous y sommes retournés… Quel véritable bonheur ce premier retour au rucher ; L’odeur de l’enfumoir, l’odeur des ruches, juste à l’ouverture. Cette odeur chaude, douce et épicée à la fois, mélange de propolis, de miel et de cire.

3-ruche-bouvreuil_39_2014-11-19_21-42-31Les abeilles ont déjà repris le chemin des fleurs, et elles reviennent bourdonnantes, du pollen plein les pattes. Déjà, à l’intérieur, de jeunes abeilles sont nées, toutes grises, ébouriffée, nous y avons même vu un ou deux jeunes mâles… Le cycle reprend !
Nous remercions tous nos parrains qui nous suivent depuis des années, ainsi que les nouveaux venus. Nous avons vraiment apprécié le partage lors de nos journées Portes Ouvertes en 2015. Nous vous espérons nombreux cette année, pour des échanges très fructueux !

Claude et Pascale

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