Thierry S. : Apiculteur Un Toit Pour Les Abeilles Le Rucher de la Chartreuse
« […] Un grand merci pour votre soutien, sentir cette communauté qui me porte pour continuer. Cette année, ça passe, grâce à vous ! Sérieusement ! […] Il y a eu une mobilisation nationale à Paris le 30 novembre pour défendre les apicultrices et apiculteurs face aux importations de miel à bas prix par les négociants.J’avais les enfants, je n’y suis pas allé, mais, loin des yeux, près du cœur. Tout ça pour vous expliquer que oui, j’arrive à me dépatouiller financièrement pour boucler l’année juste grâce à votre soutien et à la stabilité du parrainage encore cette année qui est un volume équivalent en miel pré-vendu et fixé. C’est complètement concret. Merci ! »
Céline MJ Apicultrice Un Toit Pour Les Abeilles Les Abeilles du Vercors
« Vous pourrez déguster un miel de forêt (aux notes mentholées et intenses) et un miel de garrigue (aux notes aromatiques et puissantes), tous récoltés sur le territoire préservé du parc du Vercors, notre massif de prédilection ! En cette période où les apiculteurs français ont beaucoup de mal à écouler leur production, du fait d’une importation massive de miel étranger, je souhaite vous dire combien votre soutien est précieux pour nous et qu’il nous permet de vivre décemment de notre activité si bousculée ces dernières années. Merci à toutes et à tous ! »
Jérôme C. Apiculteur Un Toit Pour Les Abeilles Le Rucher de Chanac
« Merci cette année encore de vos soutiens en parrainant mes ruches et mes abeilles. Votre soutien pérennise mon entreprise vous êtes un pilier fort d’Occimiel. Je vous en remercie. La période est assez chargée avec la vente pour les fêtes. Merci encore et à bientôt l’objectif 2024 sera de vous accueillir à la miellerie ! »
Jean Philippe C. Apiculteur Un Toit Pour Les Abeilles L’Abeille Sauvage
« Merci pour toute votre aide et surtout cette année où beaucoup d’apiculteurs rencontrent des difficultés pour vendre leur miel. Certains distributeurs bloquent leurs achats de miel français et les apiculteurs se retrouvent dans l’incapacité de vendre leur production. Tous vos parrainages me permettent de limiter l’impact de la crise du miel que nous traversons et je vous remercie énormément pour tout ce que vous faites pour moi et les abeilles. »
État des lieux après la saison apicole 2022 qui s’achève.
Retour sur la saison apicole 2022
Après 2021, considérée comme une année désastreuse par l’ensemble de la filière, les apiculteurs espéraient mieux en 2022. Mais qui pouvait présager des lourdes sécheresses qui ont impacté l’ensemble des ruchers français sur plusieurs mois.
Lorsqu’on évoque l’effondrement des colonies, on parle souvent des pesticides, infections parasitaires ou encore du varroa, comme principales causes de la mortalité des abeilles. Aujourd’hui, il faut ajouter le dérèglement climatique à la longue liste des facteurs qui affaiblissent nos colonies. Les miellées ont été durement impactées par la météo, tout comme les abeilles qui se développent et évoluent dans la ruche en fonction du climat.
L’année 2022 a débuté avec un hiver très doux. Les colonies ont repris rapidement leur activité avec l’arrivée des beaux jours. Pour les apiculteurs, cette bonne sortie d’hivernage annonçait une belle saison à venir. En effet nos apiculteurs constataient peu de perte sur les ruchers au réveil des colonies, ce qui présageait d’une bonne reprise d’activité et d’une bonne santé générale des abeilles. C’est donc confiants et rassurés qu’ils repartaient tous pour une nouvelle saison apicole.
Au printemps, les températures ont été clémentes et les floraisons ont su réjouir les butineuses hormis dans le Sud-Est où le manque d’eau a commencé à se faire sentir.
Le Sud n’a pas été épargné non plus, avec des gelées tardives qui ont empêché les floraisons. Les récoltes de thym ou encore de romarin par exemple, n’ont pas été concluantes. La région Nord un peu plus épargnée, a permis aux apiculteurs et à leurs abeilles d’obtenir des récoltes sur le miel de fleurs de printemps et de colza.
L’ensemble des apiculteurs français est aujourd’hui unanime : le bouleversement climatique dont nos apiculteurs sont spectateurs depuis une quinzaine d’années se confirme et s’intensifie à chaque saison. Les floraisons de plus en plus précoces et rapides, mais également les sécheresses et les intempéries de plus en plus nombreux, impactent le travail des abeilles.
Au-delà des récoltes qui n’ont pas été concluantes, les apiculteurs s’inquiètent davantage de la santé de leurs colonies. Les abeilles, en effet, n’ont pas pu faire de réserves conséquentes pour entamer sereinement la période d’hivernage. Le manque de nectar ou encore la forte pression du frelon asiatique, surreprésentés cette année encore, ont désorganisé les ruches. Les apiculteurs craignent que leur cheptel ne parvienne pas à survivre complètement à l’hiver 2022/2023.
D’après Christian Pons, président de l’Union National de l’Apiculture Française nous pouvons « estimer que la récolte de miel 2022 en France s’élève entre 12 000 et 14 000 tonnes, supérieure à celle de 2021 en raison des bonnes récoltes de printemps mais très inférieure à celle de 2020. »
Plus de doute, le dérèglement climatique a un réel impact sur l’apiculture et la biodiversité en général.
Les apiculteurs du réseau Un Toit Pour Les Abeilles ont la conviction profonde que le soutien aux abeilles passera aussi par le développement démultiplié de zones de biodiversité, intégrant des plantes, des haies et des arbres mellifères résistants et persistants qui permettront aux abeilles de puiser de nouvelles ressources essentielles à leur survie.
Malgré les péripéties auxquelles ont dû faire face les apiculteurs durant cette saison apicole 2022, ils continuent d’œuvrer pour un bien commun : celui des abeilles qui pollinisent près de 80% des plantes à fleurs. Nous espérons que ces sujets environnementaux vont prendre davantage d’ampleur et que chacun, à son échelle, agira pour demain. Nous espérons aussi que les apiculteurs français pourront continuer à exercer ce beau métier avec plus de sérénité. Au-delà de l’apiculture, il est essentiel de préserver la nature et les abeilles, sans lesquels notre vie sur terre serait compromise.
Du côté d’Un Toit Pour Les Abeilles
Si vous aviez encore un doute sur le bien fondé de vos soutiens, alors, après la lecture de ce bilan de saison apicole vous comprendrez aisément combien ils sont précieux pour nous, pour nos apiculteurs et pour les abeilles.
Non seulement vous soutenez financièrement et humainement une filière apicole qui se bat, chaque année un peu plus pour participer à la sauvegarde des abeilles, mais vous permettez aussi de développer de nouvelles colonies. Vous participez ainsi à un mouvement d’envergure autour de l’ambition de protéger nos terroirs et autour du mieux consommer !
La vitrine solidaire que nous rêvons de créer participera, nous l’espérons, à ce changement. Vous pouvez encore soutenir le projet jusqu’au 31/01/23 Lien de la collecte : https://fr.ulule.com/untoitpourlesabeilles/
Vous faites déjà partie du changement, un changement qui passera inéluctablement par une prise de conscience de toutes et tous, que nous avons le pouvoir de faire évoluer les choses dans le bon sens.
De votre côté, et si vous souhaitez nous aider encore, vous pouvez essaimer en parlant de l’initiative Un Toit Pour Les Abeilles autour de vous afin que nous puissions compter de nouveaux colibris souhaitant « faire leur part ».
On termine en vous partageant quelques statistiques autour de notre initiative.
Nous vous proposons une série de témoignages illustrés des apiculteurs Un Toit Pour Les Abeilles. Ils s’expriment sur leur passion pour les abeilles, leur métier et sur l’initiative que nous portons ensemble.
Chaque vidéo s’articule autour de 3 questions :
1. Qu’est-ce qui te rend heureux dans ton métier ? 2. Comment es-tu devenu apiculteur / apicultrice ? 3. Qu’est-ce que t’apporte Un Toit Pour Les Abeilles ?
La période des fêtes est l’opportunité de prendre une pause pour retrouver celles et ceux qui nous sont chers. Les personnes qui nous soutiennent et nous apportent tant au quotidien. Pour nos apicultrices et nos apiculteurs, mais aussi pour nous, Un Toit Pour Les Abeilles et pour l’initiative que nous portons, c’est un moment unique de pouvoir vous remercier pour l’immense soutien que vous nous apportez.
Vos apiculteurs et vos abeilles tenaient à vous dire ces quelques mots.
On vous partage avec grand plaisir quelques vidéos des apiculteurs Un Toit Pour Les Abeilles.
Philippe H. (PACA), Alain L. (Ile de France), Arnaud S. (Grand-Est), Benjamin B. (Corse), Manuel V. (Nouvelle-Aquitaine), Franck D. (Hauts-de-France), Laurent et Anne-Marie C. (Auvergne-Rhône-Alpes).
Camille D. (Auvergne-Rhône-Alpes), Sarah H. et Lucas H. (Grand-Est), Alban G. (Occitanie), Jean-Charles B. (PACA), Thierry C. (Grand-Est), Yvon T. (PACA), Yannick J. (Pays de la Loire)
Benjamin C. (Bretagne), Cyrille A. (Centre Val-de-Loire), Alban H. (Nouvelle-Aquitaine)
Sauvages par nature, les abeilles appartiennent à notre
environnement, dont elles subissent le sort : la dégradation accentuée de
leurs conditions de vie, depuis seulement quelques décennies. Simplement parce
qu’elles dépendent, dans les zones dominées par les modes de vie modernes, de
ressources végétales raréfiées, chaotiques et contaminées.
Et leur sort ne fait qu’anticiper de très peu dans le temps
le nôtre… Notamment parce qu’elles assurent la pollinisation, c’est-à-dire un
processus crucial de notre production alimentaire. C’est le message de bon sens
qui a permis d’attirer l’attention sur leur sort.
C’est une espèce sentinelle à plus d’un titre :
illustrant le sort réservé à l’ensemble des espèces animales et permettant de
saisir simplement notre folie collective destructrice.
Elles ne nous appartiennent pas, pas plus que l’ensemble des
êtres vivants avec lesquels nous partageons si mal la cohabitation sur Terre.
Couper court aux efforts collectifs destructeurs
L’orientation destructrice des projets collectifs
contemporains est dorénavant un état de fait choquant mais commun.
Il n’y a plus guère de sophistes pour défendre l’idée que le
progrès est dans la destruction. C’était faire l’apologie de l’ignorance et du
non-respect du vivant autour de nous ; mais aussi –ce qui est non moins
choquant – en nous-mêmes.
Monde intérieur et monde extérieur sont en continuité
évidente, issus l’un de l’autre et en total interconnexion. Il serait bien
temps de renoncer à maintenir nos efforts pour couper ce lien vital entre notre
intériorité et nos actions. Et, ce faisant, rompre le consentement absurde
autour de projets collectifs hyper nocifs dans lesquels nous nous trouvons tous
incités à apporter notre contribution.
Le coût extérieur – la dégradation de notre environnement et
de nos relations – a son pendant moral : le renoncement à une vie
pleinement humaine.
Mettre des mots sur les maux… et renaitre à la conscience de ce qui vaut la peine d’être vécu
Privés d’un contact direct avec les abeilles, la plupart
d’entre nous dépendons des témoignages de celles et ceux qui les côtoient plus
régulièrement.
L’économie agricole cumule tous les paradoxes. Le non-sens
de la pression économique y culmine, en exigeant une rentabilité qui détruit
son propre « outil de production » ! C’est là où l’on comprend
le plus simplement du monde comment l’économie précipite sa propre perte…
Il a fallu un long et cruel chemin d’insensibilisation pour
y mener, exigeant la rupture consommée du lien intellectuel et sensible avec
l’environnement. Il s’est trouvé que cela n’a pu se faire complètement en
apiculture, notamment ; où ni la mécanisation, ni la financiarisation, ni
la réglementation n’ont réussi à couper définitivement l’individu de la réalité
vivante.
L’apiculture est aujourd’hui une économie paupérisée, –
comme tout ce qu’il reste de l’agriculture paysanne – mais est, en même temps,
un des symboles d’une certaine résistance. Et, le témoignage d’une
responsabilité, notamment environnementale et sociétale, à laquelle plus
personne ne peut échapper décemment.
Défendre un bien en commun
Les abeilles constituent un
bien commun autour duquel la mobilisation se construit et s’organise. Sauvages
et tellement sympathiques, les abeilles n’ont pas leur pareil pour nous faire
voir le monde autrement !
D’abord, chacune et chacun d’entre nous peut devenir
l’avocat de leur cause, en développant une plaidoirie appropriée au public
auquel elle est destinée.
Trop de personne sont éduquées dans l’idée que l’on peut
tout exiger des humains et le la nature. Le naufrage de notre environnement –
mesuré objectivement – qui précipite celui des abeilles atteste qu’il n’en est
rien. Il y a des principes à intégrer – notamment ceux du vivant – pour
entreprendre des projets légitimement.
Cela veut clairement dire que nous nous en sommes bien
éloignés. Respect, réciprocité, interaction intelligente sont de mise dans les
relations humaines et avec l’ensemble des êtres vivants. Porter de l’attention à ses valeurs
universelles réveille notre sensibilité enquilosée, secoue notre intelligence
arrogante et ravive nos espoirs.
Modestement ré-apprendre
Il s’agit d’abord de
comprendre que la vie a de plus en plus de mal à s’épanouir dans les
environnements hostiles que nous créons de toute pièce.
Avant de reconquérir un
nouvel art de vivre, il y a une étape, qui est celle de la prise de conscience.
Certains la disent douloureuse, moi je la vois plutôt bienfaisante !
Pour agir en faveur des
abeilles, il convient d’abord de rechercher ou restaurer un coin tranquille,
une zone moins perturbée. Cette quête est déjà une aventure en soi ! On la
mène avec le regard d’une abeille. Je dois avouer que je trouve autrement plus
« fun » le monde coloré, diversifié et débordant de vie
qu’affectionnent les abeilles que celui morne et aseptisé des plaines
industrieuses. Le monde des abeilles, c’est celui de la « Contrée »
dans le « Seigneur des anneaux » …
Il s’agit ensuite de nous
défaire de notre état d’esprit interventionniste, de savoir un peu (pas mal,
même) lâcher prise. Une vraie thérapie !
Ce sont les abeilles qui
mènent la danse. Mais, il faut bien finir par admettre qu’elles savent ce
qu’elles font. Et, nous (ré)apprenons, grâce à elles.
En nous mettant à la place
d’une abeille, cela devient très facile à comprendre. Le but est de réaliser
que nous sommes tous, indirectement en interaction avec elles.
Cela devrait permettre de
nous défaire, définitivement, de pratiques absurdes, comme tondre, faucher ou
tailler une pelouse, une prairie ou une haie en pleine floraison…Bref, dépenser
temps et énergie et détruire de la vie, alors qu’il serait tellement plus
simple et agréable de nous en dispenser !
Petit Manuel d’apiculture en ruche Warré
Article rédigé par Yves ROBERT – Apiculteur du réseau Un Toit Pour Les Abeilles et Formateur en apiculture ( http://www.culturenature71.com)
Sortie de son livre : « Petit manuel d’apiculture douce en ruche Warré » A découvrir sur la Boutique Terre Vivante – ici
Voici quelques mots et photos partagés par votre apiculteur Corse, Benjamin…
» Voilà qui est fait! Mon miel est récolté et décante tranquillement dans son maturateur. L’aboutissement d’une année de travail! Et bien que la récolte soit un peu maigre, cela reste un moment de bonheur et de satisfaction.
Comme je vous l’avais expliqué dans mon précédent message, j’ai donc mis en place mes « chasses abeilles » sur mes ruches la veille de la récolte. Cela s’est avéré plutôt positif. Lorsque je suis allé récupérer les hausses le lendemain, seulement quelques abeilles étaient restées sur les cadres.
La récolte s’est donc faite en douceur et sans aucun stress pour les abeilles, ni pour l’apiculteur ! Une fois toutes les hausses chargées dans mon véhicule, direction la miellerie pour extraire le fameux nectar. La première étape consiste à désoperculer les cadres, c’est à dire enlever la pellicule de cire qui recouvre les alvéoles à l’aide d’un couteau ou d’une griffe.
Une fois les cadres désoperculés, on les met dans une machine appelée extracteur, qui est un fut en inox, avec un tambour qui tourne sur lui même. C’est donc la force centrifuge qui permet au miel d’être extrait des cadres.
On récupère le miel et on le verse dans un maturateur (fut métallique) en le filtrant à l’aide d’un tamis, pour retenir des restes de cires ou autres impuretés. S’en suit une période de maturation qui varie selon la consistance du miel (d’une semaine à un mois), où les derniers résidus de cire remonteront à la surface, formant une sorte de mousse que l’on écume. Ensuite, c’est la mise en pot, l’étiquetage et l’expédition à nos chers parrains concernés par la Campagne d’automne !
Les cadres qui sortent de l’extracteur sont encore collant de miel, et il est important de les laisser dehors avant de les stocker. Les abeilles se feront un plaisir de le récupérer jusqu’à la dernière goutte. C’est impressionnant comme en une dizaine de minutes, des milliers d’abeilles arrivent de toutes parts et s’agglutinent sur les cadres collant pour récupérer les restes de miel. Trop occupées à « lécher » le nectar, elles sont totalement inoffensives et je me suis amusé à m’approcher très près pour faire quelques clichés à quelques centimètres!
Voilà, je joins donc à ce message quelques photos pour illustrer et mieux comprendre.