20
Déc
2023

Si le miel est sucré, le moral des apiculteurs français, lui, est bien amer !

Après les pesticides, le varroa, le frelon asiatique ou encore les conditions climatiques qui ont mis à mal les abeilles cette saison et la saison dernière, les apiculteurs français font face à une nouvelle crise majeure qu’ils n’avaient pas vu venir : les méventes inédites de leur miel.

Rien ne laissait présager de cette situation critique pour la filière.

La France est grande consommatrice de miel. On estime que plus de 45 000 tonnes de miel sont consommées chaque année par les Français.
La production nationale, réalisée par quelques 3 000 professionnels et des milliers d’amateurs, avoisine quant à elle entre 15000 et 20000 tonnes par an (contre 35000 tonnes dans les années 90).

C’est donc tout naturellement que les apiculteurs français espéraient vendre convenablement un produit noble, leur miel, récolté dans les règles de l’art de l’apiculture française et dans le respect des abeilles, gardiennes de notre Planète.

Pourtant, ces 20 000 tonnes de miel produites et récoltées en France, dorment dans les exploitations et les fermes  d’apiculteurs dépassés par une importation massive de miel. Un miel dont la traçabilité, les pratiques de récolte ou encore de production questionnent.
Plus de 46% des miels importés seraient frauduleux selon la dernière enquête de la Commission Européenne. Ce taux grimperait à près de 80% en France.
Lire l’article : ENQUÊTE de la Commission Européenne : 46% des miels importés sont frauduleux.

Face à ce constat les apiculteurs tirent la sonnette d’alarme !

La filière a manifesté à Paris le 30 novembre dernier pour réclamer un fond d’urgence pour aider les apiculteurs durement impactés. Les apiculteurs demandent aussi et une clause de sauvegarde avec un prix minimum au kilo pour le miel importé.

Pour les apiculteurs le mal est fait. Seule une action concrète du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (Masa) et une prise de conscience des consommateurs français permettra de redonner la pleine place aux miels de nos apiculteurs français sur les étals de nos supermarchés.
Ces derniers regorgent de miel à bas couts, importés pour beaucoup d’entre eux.

« Des miels sans abeilles », une formule étrange et pourtant réelle puisque ces miels sont frelatés ou adultérés, mélangés avec des sirops de glucose, de betterave ou encore de riz. Il est même facile aujourd’hui de réaliser du « faux miel » avec du sirop de glucose et quelques enzymes artificielles.

Lire l’article : Fraude au miel : comment reconnaître le vrai miel


Aujourd’hui il devient plus qu’urgent de défendre le miel français de qualité, récolté dans les règles de l’art de l’apiculture française et dans le respect du vivant. Et cela se fera en apprenant à décoder les étiquettes des miels de nos étals.

Parrainez c’est soutenir la filière apicole française

Quand vous parrainez une ruche chez un apiculteur ou une apicultrice du réseau Un Toit Pour Les Abeilles vous faites le choix d’acheter un miel de qualité, récolté et mis en pot par des apiculteurs signataires d’une charte de bonnes pratiques environnementales et apicoles. Vous consommez un miel tracé, extrait dans les règles de l’art d’une apiculture respectueuse du vivant et sans recherche de rendement à tout prix. Vous faites le choix d’acheter un produit de qualité, à l’ingrédient unique : du miel français, reflet de nos terroirs.

Les apiculteurs du réseau témoignent

Thierry S. :
«  […] Un grand merci pour votre soutien, sentir cette communauté qui me porte pour continuer. Cette année, ça passe, grâce à vous ! Sérieusement ! […] Il y a eu une mobilisation nationale à Paris le 30 novembre pour défendre les apicultrices et apiculteurs face aux importations de miel à bas prix par les négociants.J’avais les enfants, je n’y suis pas allé, mais, loin des yeux, près du cœur.
Tout ça pour vous expliquer que oui, j’arrive à me dépatouiller financièrement pour boucler l’année juste grâce à votre soutien et à la stabilité du parrainage encore cette année qui est un volume équivalent en miel pré-vendu et fixé. C’est complètement concret. Merci ! »

Céline MJ
« Vous pourrez déguster un miel de forêt (aux notes mentholées et intenses) et un miel de garrigue (aux notes aromatiques et puissantes), tous récoltés sur le territoire préservé du parc du Vercors, notre massif de prédilection ! En cette période où les apiculteurs français ont beaucoup de mal à écouler leur production, du fait d’une importation massive de miel étranger, je souhaite vous dire combien votre soutien est précieux pour nous et qu’il nous permet de vivre décemment de notre activité si bousculée ces dernières années.  Merci à toutes et à tous ! »

Jérôme C.,  
« Merci cette année encore de vos soutiens en parrainant mes ruches et mes abeilles. Votre soutien pérennise mon entreprise vous êtes un pilier fort d’Occimiel. Je vous en remercie. La période est assez chargée avec la vente pour les fêtes. Merci encore et à bientôt l’objectif 2024 sera de vous accueillir à la miellerie ! »

Jean Philippe C.
« Merci pour toute votre aide et surtout cette année où beaucoup d’apiculteurs rencontrent des difficultés pour vendre leur miel. Certains distributeurs bloquent leurs achats de miel français et les apiculteurs se retrouvent dans l’incapacité de vendre leur production. Tous vos parrainages me permettent de limiter l’impact de la crise du miel que nous traversons et je vous remercie énormément pour tout ce que vous faites pour moi et les abeilles. »

18
Jan
2023

Production de miel et santé des abeilles

État des lieux après la saison apicole 2022 qui s’achève.

Retour sur la saison apicole 2022

Après 2021, considérée comme une année désastreuse par l’ensemble de la filière, les apiculteurs espéraient mieux en 2022. Mais qui pouvait présager des lourdes sécheresses qui ont impacté l’ensemble des ruchers français sur plusieurs mois.

Lorsqu’on évoque l’effondrement des colonies, on parle souvent des pesticides, infections parasitaires ou encore du varroa, comme principales causes de la mortalité des abeilles. Aujourd’hui, il faut ajouter le dérèglement climatique à la longue liste des facteurs qui affaiblissent nos colonies.
Les miellées ont été durement impactées par la météo, tout comme les abeilles qui se développent et évoluent dans la ruche en fonction du climat.

L’année 2022 a débuté avec un hiver très doux. Les colonies ont repris rapidement leur activité avec l’arrivée des beaux jours. Pour les apiculteurs, cette bonne sortie d’hivernage annonçait une belle saison à venir. En effet nos apiculteurs constataient peu de perte sur les ruchers au réveil des colonies, ce qui présageait d’une bonne reprise d’activité et d’une bonne santé générale des abeilles. C’est donc confiants et rassurés qu’ils repartaient tous pour une nouvelle saison apicole.

Au printemps, les températures ont été clémentes et les floraisons ont su réjouir les butineuses hormis dans le Sud-Est où le manque d’eau a commencé à se faire sentir.

Le Sud n’a pas été épargné non plus, avec des gelées tardives qui ont empêché les floraisons. Les récoltes de thym ou encore de romarin par exemple, n’ont pas été concluantes. La région Nord un peu plus épargnée, a permis aux apiculteurs et à leurs abeilles d’obtenir des récoltes sur le miel de fleurs de printemps et de colza.

L’ensemble des apiculteurs français est aujourd’hui unanime : le bouleversement climatique dont nos apiculteurs sont spectateurs depuis une quinzaine d’années se confirme et s’intensifie à chaque saison. Les floraisons de plus en plus précoces et rapides, mais également les sécheresses et les intempéries de plus en plus nombreux, impactent le travail des abeilles.

Au-delà des récoltes qui n’ont pas été concluantes, les apiculteurs s’inquiètent davantage de la santé de leurs colonies. Les abeilles, en effet, n’ont pas pu faire de réserves conséquentes pour entamer sereinement la période d’hivernage. Le manque de nectar ou encore la forte pression du frelon asiatique, surreprésentés cette année encore, ont désorganisé les ruches. Les apiculteurs craignent que leur cheptel ne parvienne pas à survivre complètement à l’hiver 2022/2023.

D’après Christian Pons, président de l’Union National de l’Apiculture Française nous pouvons « estimer que la récolte de miel 2022 en France s’élève entre 12 000 et 14 000 tonnes, supérieure à celle de 2021 en raison des bonnes récoltes de printemps mais très inférieure à celle de 2020. »

Plus de doute, le dérèglement climatique a un réel impact sur l’apiculture et la biodiversité en général.

Les apiculteurs du réseau Un Toit Pour Les Abeilles ont la conviction profonde que le soutien aux abeilles passera aussi par le développement démultiplié de zones de biodiversité, intégrant des plantes, des haies et des arbres mellifères résistants et persistants qui permettront aux abeilles de puiser de nouvelles ressources essentielles à leur survie.

Malgré les péripéties auxquelles ont dû faire face les apiculteurs durant cette saison apicole 2022, ils continuent d’œuvrer pour un bien commun : celui des abeilles qui pollinisent près de 80% des plantes à fleurs.
Nous espérons que ces sujets environnementaux vont prendre davantage d’ampleur et que chacun, à son échelle, agira pour demain. Nous espérons aussi que les apiculteurs français pourront continuer à exercer ce beau métier avec plus de sérénité. Au-delà de l’apiculture, il est essentiel de préserver la nature et les abeilles, sans lesquels notre vie sur terre serait compromise.

Du côté d’Un Toit Pour Les Abeilles

Si vous aviez encore un doute sur le bien fondé de vos soutiens, alors, après la lecture de ce bilan de saison apicole vous comprendrez aisément combien ils sont précieux pour nous, pour nos apiculteurs et pour les abeilles.

Non seulement vous soutenez financièrement et humainement une filière apicole qui se bat, chaque année un peu plus pour participer à la sauvegarde des abeilles, mais vous permettez aussi de développer de nouvelles colonies. Vous participez ainsi à un mouvement d’envergure autour de l’ambition de protéger nos terroirs et autour du mieux consommer !

La vitrine solidaire que nous rêvons de créer participera, nous l’espérons, à ce changement.
Vous pouvez encore soutenir le projet jusqu’au 31/01/23
Lien de la collecte : https://fr.ulule.com/untoitpourlesabeilles/

Vous faites déjà partie du changement, un changement qui passera inéluctablement par une prise de conscience de toutes et tous, que nous avons le pouvoir de faire évoluer les choses dans le bon sens.

De votre côté, et si vous souhaitez nous aider encore, vous pouvez essaimer en parlant de l’initiative Un Toit Pour Les Abeilles autour de vous afin que nous puissions compter de nouveaux colibris souhaitant « faire leur part ».

On termine en vous partageant quelques statistiques autour de notre initiative.

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