20
Avr
2022

Sur le versant lumineux…

Yves R. Apiculteur Un Toit Pour Les Abeilles revient sur la saison apicole 2021 : ses difficultés bien évidemment, celles de toute une filière. Mais aussi les réflexions qu’elles auront su engendrer pour un avenir apicole meilleur.

Alors nous titrerons cet article : « Sur le versant lumineux » et non pas « sur le versant tortueux ». Gardons ainsi intact notre militantisme vertueux, pour une apiculture sereine.

Ne devrions-nous pas y être habitués ?

L’hivernage, qui a suivi la saison 2021 désastreuse sur le plan apicole, a lui aussi charrié son lot de grosses déconvenues, avec des pertes considérables, largement supérieures aux années antérieures ; notamment parce qu’elles sont particulièrement lourdes et concernent simultanément une zone géographique plus large.

Nous, professionnels et amateurs de l’apiculture, ne devrions-nous pas y être habitués ?

Yves R. Apiculteur Un Toit Pour Les Abeilles

La preuve que non, c’est que nous sommes de moins en moins nombreux à produire et à commercialiser des quantités de miel qui ne cessent de se réduire…

Nous n’avons pas, individuellement, la parade face à un phénomène général et systémique, qui ne peut être enraillé que par un nouveau projet de société, réintégrant une riche culture du vivant et s’appuyant sur une perception plus sereine de notre devenir collectif.

Des causes nombreuses et identifiées

Les causes du désastre apicole persistant – et s’aggravant – relèvent de la conjonction de trop de facteurs défavorables : la prédation par le varroa et autres parasites exotiques, le manque de ressources diversifiées aggravé par les perturbations météorologiques de plus en plus sévères, et, cerise sur le gâteau, l’usage toujours abondant des pesticides.

Les traitements du varroa en été 2021, en vue de la préparation à l’hivernage ; se sont faits dans des conditions inhabituelles qui les ont rendu moins efficace… Et, de façon plus générale, les contions de mise en hivernage ont été très particulières après la saison 2021 marquée par un profil climatique et donc démographique dans les colonies totalement bouleversé :

  • pas de printemps et donc un démarrage des colonies retardée du plus d’un à deux mois,
  • pas d’arrêt de ponte en été, donc pas de fenêtre pour réaliser le traitement du varroa dans de bonnes conditions avant l’hivernage

Les questions de fond restent dangereusement en suspens depuis des décennies : la refondation écologique des modes de culture agricole, la reforestation massive des zones urbaines et cultivées pour préserver le cycle de l’eau et faire face au réchauffement…

C’est le cadre général à restaurer pour pouvoir prétendre à un redressement de la filière apicole.

Comprendre pour mieux agir

Mais, il y a aussi des questions relatives aux choix de conduite des colonies d’abeilles. Face à l’assaut des prédateurs – notamment le varroa – plutôt que de renforcer la capacité des colonies à y faire elle-même face – ce qu’elles savent parfaitement faire – et essayer de comprendre les raisons de la chute d’immunité, le choix par défaut a été de faire à leur place, en traitant, en nourrissant…

Alors, malgré tout, nous tentons des actions, au niveau individuel, pour essayer de maintenir ou améliorer quelque peu le seuil de résilience de nos colonies.

Yves R. Apiculteur Un Toit Pour Les Abeilles

Je liste quelques-unes que j’ai entreprises ces dernières années, sans toutefois améliorer ma production de miel, mais en limitant significativement les tracas relativement à la santé des colonies :

  • Explorer les possibilités des ruches divisibles – de type Warré, en l’occurrence – pour améliorer le confort des interventions et les conditions d’hivernage des colonies,
  • Opter pour des conduites limitant les populations d’abeilles et favorables aux ruptures de pontes, limitant la prolifération du varroa,
  • Renoncer le plus possible au nourrissement notamment par du sirop, qui accentue le déphasage des colonies d’abeilles à l’égard de la situation réelle de leur environnement,
  • Limiter les intrants dans les colonies : sucre, cire… et même traitement du varroa (Oui, j’ai osé !)
  • M’assurer que je n’ai pas de colonies affaiblies ou d’autres qui par manque de ressources, iraient piller des colonies affaiblies dans le voisinage,
  • Laisser le brassage génétique s’opérer selon la nature,
  • Expérimenter la possibilité de ne pas faire la dernière récolte d’été ; et ne la récolter qu’au printemps suivant, après l’hivernage.

Ces pistes restent expérimentales, et témoignent surtout de mon refus de me résigner. Mais aussi, de l’espoir -que je ne crois pas vain – qu’une plus large dynamique – non limitée au milieu apicole – prenne significativement de l’ampleur.

En savoir plus sur l’apiculture selon Yves R.

Les produits de la ruche
De leur production à leur usage

Vous trouverez dans ce guide une réflexion globale sur la
conduite des ruches, sur l’impact de l’intervention de
l’homme sur la colonie d’abeilles et sur l’environnement.
Vous y découvrirez que les ruches sont de véritables
indicatrices de la biodiversité, et comment les produits qui en
sont issus peuvent nous aider à développer de nouveaux
médicaments.
De plus, les informations réglementaires présentées
donneront aux apiculteurs des bases leur permettant de
commercialiser leurs produits et les produits dérivés.
De Yves Robert et Marie-Astrid Damaye Ed. du Puits fleuri
2021. Cliquez ICI ou sur l’image

24
Fév
2021

LES MIELS, REFLETS DE NOS TERROIRS

Épisode 4

Le miel est produit par les abeilles mais il est différent selon les fleurs qui les entourent. Chaque miel est unique. Le parfum et les saveurs de ces différents miels sont tout aussi uniques. Cette semaine, nous vous emmenons à la découverte de quatre miels du monde. Une jolie invitation au voyage et à la douceur.

Venez (re)découvrir ces quatre miels exotiques :
Miel de Manuka, miel de Litchi, miel de Jujubier et miel de Cuba !

MIEL DE MANUKA

Le Manuka est un arbuste qui affectionne les sols acides et le climat doux. On le trouve principalement en Nouvelle-Zélande en Australie ou encore en Tasmanie. Le miel de Manuka a cet avantage unique de posséder de nombreuses propriétés médicinales par rapport aux autres variétés de miel.

Parfum : Le parfum du miel de Manuka rappelle celui de l’Eucalyptus.
Saveur : Le miel de Manuka a des saveurs florales intenses, son goût est original avec un arrière-goût d’Eucalyptus et des arômes boisés.
Texture : Ce miel est particulièrement crémeux et onctueux. Il peut être légèrement visqueux.
Couleur : Il est ambré, doré plus ou moins foncé.
Période de récolte : Elle se fait généralement au mois d’août à la fin de la saison de cuture.
Santé : Ce miel est généralement utilisé pour traiter les blessures et brûlures mineures. Il a un fort pouvoir cicatrisant et des propriétés antimicrobiennes et antioxydantes. L’effet antibactérien du miel de Manuka est mesuré sur une échelle appelée UMF (Unique Manuka Factor).

MIEL DE LITCHI

Le Litchi est un arbre majestueux originaire de Chine et implanté depuis dans des régions tropicales, à Madagascar notamment. Ses fleurs sont butinées par l’espèce d’abeille endémique Apis Melliféra Unicolor. Elle est peu agressive et réputée pour ses bons rendements. Son miel est récolté de manière artisanale.

Parfum : Ce miel à des parfums d’une extrême richesse de fleurs de Litchi et de roses.
Saveur : Son goût est à la fois délicat et très aromatique. Des arômes floraux et de belles notes de roses.
Texture : Ce miel est liquide et le restera longtemps car il a une forte teneur en fructose.
Couleur : Il a une belle couleur jaune presque doré.
Période de récolte : Sa récolte se fait en septembre.
Santé : Le miel de Litchi est reconnu pour ses vertus apaisantes sur les remontées gastro-œsophagiennes, les crampes d’estomac et les déséquilibres de la flore intestinale. C’est un miel riche en minéraux et vitamines.

MIEL DE JUJUBIER

Le Jujubier est un arbre sauvage cultivé sans produit phytosanitaire au Yémen. L’extraction du miel de Jujubier est entièrement manuelle sans recours à la moindre machine. Par ces méthodes artisanales et naturelles de production, c’est un miel rare et naturel. Son rendement est faible de 2 à 5 kilos par ruche.   

Parfum : Le miel de Jujubier a un parfum de noisette.
Saveur : Son goût est agréable, intense et caramélisé.
Texture : C’est un miel monofloral d’une texture douce et qui ne cristallise pas.
Couleur : Le miel du Jujubier à une belle couleur dorée. Cette couleur lui justifie son appellation d’or du Yémen.
Période de récolte : Ce miel est très souvent récolté au mois de novembre.
Santé : Il est utilisé pour lutter contre les troubles digestifs et la récupération post accouchement. Il aide à renforcer le système immunitaire.

MIEL DE CUBA

Cuba n’a qu’une seule espèce d’abeilles Mélipona. La particularité de la Melipona Beecheii est qu’elle ne pique pas. Elle est moins productive que l’Apis Mellifera mais plus résistante. Grâce à un environnement préservé et des abeilles en bonne santé la production moyenne est de 51 kg de miel par ruche.

Parfum : Le miel de Cuba a un parfum subtil de fleurs.
Saveur : Ce miel est fruité et épicé avec des saveurs exotiques. Son goût est prononcé. Le miel de Cuba est d’une qualité excellente et au goût exceptionnel.
Texture : Il a une texture liquide un peu crémeuse. Il peut se cristalliser rapidement.
Couleur : Il est de couleur claire légèrement ambrée un peu comme le caramel.
Période de récolte : Il est récolté de mai à juillet
Santé : Le miel de Cuba favorise la cicatrisation. Il calme la toux et aseptise les voies respiratoires. C’est un excellent antioxydant.

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